Comment les PLU encouragent la construction en bois dans les zones urbaines : une partie de Mikado réglementaire
Auteur : Jo-19 septembre 2024
Ah, la construction en bois ! Ce doux rêve d'une ville qui ressemblerait plus à la Forêt Noire qu'à Gotham City. Mais comment nos chers Plans Locaux d'Urbanisme (PLU), ces grimoires administratifs que même les druides auraient du mal à déchiffrer, tentent-ils d'encourager l'usage du bois dans nos jungles de béton ? Attachez vos ceintures, nous partons pour un safari urbain à la recherche du Graal ligneux.
Le bois en ville : utopie écolo ou réalité tangible ?
Commençons par tordre le cou à une idée reçue : non, encourager la construction en bois ne signifie pas transformer nos villes en parcs d'attractions à la Robin des Bois. Il s'agit plutôt d'intégrer intelligemment ce matériau noble dans notre paysage urbain. Et c'est là que nos amis les PLU entrent en scène, armés de leur jargon impénétrable et de leurs bonnes intentions.
Le grand défi : comment dire "construisez en bois" sans le dire
Premier obstacle de taille : les PLU n'ont pas le droit d'imposer l'utilisation de matériaux spécifiques. C'est un peu comme si on demandait à un chef étoilé de concocter un plat gastronomique sans lui dire quels ingrédients utiliser. Mais nos urbanistes sont malins (si, si, je vous assure), et ils ont plus d'un tour dans leur sac.
Les astuces du PLU pour promouvoir le bois sans en avoir l'air
1. Le bonus de constructibilité : la carotte au bout du bâton
L'article L. 151-28 du Code de l'Urbanisme, dans sa grande mansuétude, permet aux PLU d'accorder un bonus de constructibilité allant jusqu'à 30% pour les constructions faisant preuve d'exemplarité environnementale. En clair : "Construisez en bois, et on vous laissera peut-être ajouter un étage." C'est ce qu'on appelle une incitation subtile, à mi-chemin entre la séduction et le chantage affectueux.
2. La dérogation de hauteur : quand le bois prend de la hauteur
L'article L. 152-5-2 du Code de l'Urbanisme autorise une dérogation aux règles de hauteur pour les constructions exemplaires sur le plan environnemental. Traduction : "Votre immeuble en bois est un peu trop grand ? Pas grave, on fermera les yeux si vous nous prouvez qu'il est vraiment, vraiment écolo." Une façon élégante de contourner les limites qu'on s'est soi-même imposées.
3. Les OAP : le guide du parfait petit constructeur en bois
Les Orientations d'Aménagement et de Programmation (OAP) sont le joker des PLU. Ici, on peut glisser des recommandations en faveur de l'utilisation de matériaux durables, dont le bois. C'est un peu comme ces guides touristiques qui vous "suggèrent fortement" de visiter tel ou tel monument. Pas d'obligation, mais une insistance polie qui finit par vous faire céder.
Les vrais enjeux derrière la promotion du bois en ville
Le bois, ce héros écologique méconnu
Parlons sérieusement un instant. Le bois en construction, c'est un peu le superhéros discret de l'écologie urbaine. Non content de stocker du carbone (prends ça, effet de serre !), il permet aussi de construire plus vite et plus proprement. Imaginez un chantier sans bétonnière qui tousse et sans camions qui grondent du matin au soir. Un rêve pour les riverains, non ?
L'économie locale : quand le bois fait pousser des emplois
En encourageant la construction en bois, les PLU font d'une pierre deux coups (ou plutôt d'un arbre deux planches). Ils favorisent non seulement l'écologie, mais aussi l'économie locale. Car qui dit construction en bois dit souvent filières courtes, emplois locaux et valorisation des ressources du territoire. C'est ce qu'on appelle avoir du bois dans ses PLU.
Les défis : quand la réalité vient cogner à la porte (en bois)
Évidemment, tout n'est pas rose dans le monde merveilleux de la construction en bois. Il y a des défis, et ils sont de taille :
- La formation : Demander à des maçons habitués au béton de travailler le bois, c'est un peu comme demander à un poissonnier de se reconvertir dans la boucherie. Ça demande du temps, de la formation, et beaucoup de patience.
- Les normes de sécurité : Construire en bois, c'est bien joli, mais il faut aussi que ça tienne debout et que ça ne brûle pas comme une allumette. Les normes de sécurité sont là pour nous le rappeler, parfois avec un zèle qui frise le comique.
- Les préjugés : "Le bois, ça brûle", "Le bois, ça pourrit", "Le bois, c'est pour les chalets"... Les idées reçues ont la vie dure, et les PLU ont fort à faire pour les combattre.
Conclusion : vers des villes en bois, mais pas que
En fin de compte, l'encouragement de la construction en bois par les PLU ressemble à une partie de Jenga géante. On essaie d'empiler les incitations, les dérogations et les recommandations sans faire s'écrouler l'édifice réglementaire. C'est un exercice d'équilibriste qui demande de la finesse, de la créativité et une bonne dose d'humour.
Alors, à quand des villes entièrement construites en bois ? Probablement pas demain. Mais qui sait, peut-être qu'un jour, nos enfants regarderont nos immeubles en béton comme nous regardons aujourd'hui les huttes de nos ancêtres : avec un mélange d'incrédulité et de tendresse nostalgique.
En attendant, si vous voulez en savoir plus sur les acrobaties administratives nécessaires pour verdir nos villes, jetez un œil à nos articles sur les normes bas-carbone et l'intégration des matériaux biosourcés dans les PLU. Qui sait, vous y trouverez peut-être l'inspiration pour transformer votre quartier en forêt urbaine. Ou au moins de quoi épater la galerie lors de votre prochain dîner en ville.