Métamorphose d'une demeure centenaire

Métamorphose d'une demeure centenaire

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Publié le 27 février 2025

Ils sont rares, ces projets où la contrainte devient muse. Où l'extension d'une maison ancienne ne se résume pas à un simple ajout utilitaire, mais s'élève au rang d'œuvre dialoguant avec son aînée. Sur la côte atlantique, une villa de caractère datant de 1900 vient de connaître une métamorphose aussi discrète que magistrale, un tour de force architectural signé MIL-ID, qui nous rappelle que parfois, le véritable luxe consiste à faire oublier l'intervention.

La bâtisse originelle s'impose au regard par sa prestance. Surélevée sur cave, cette demeure aux allures de petit manoir surprend d'emblée par son ossature en tuiles, technique rare qui lui a conféré une solidité défiant le temps – pas une fissure n'entame ses façades centenaires. Son style inclassable mêle rigueur classique et exubérance baroque : tourelle culminant à onze mètres, modénature sophistiquée, garde-corps en pierre, le tout coiffé de corniches imposantes. Un petit bijou architectural de 90 m² au sol dont la verticalité compense l'emprise modeste.

« La difficulté résidait dans l'équilibre à trouver entre l'existant et le nouveau », explique l'architecte de MIL-ID. « Les propriétaires souhaitaient une greffe indétectable, comme si l'extension avait toujours fait partie de la maison. Une ambition aussi séduisante que périlleuse sur le plan technique. »

L'art de la discrétion

L'extension de 38 m² s'est glissée au nord-ouest de la parcelle, sur une bande étroite de moins de quatre mètres, partiellement accolée à une résidence voisine. Une implantation stratégique qui lui permet de se fondre dans l'ombre de la maison principale sans en altérer la majesté. Le travail sur les proportions a été minutieux : la hauteur plafonne à 3,50 mètres, conformément au PLU, à l'exception de la façade sur rue qui s'autorise plus d'élévation pour accueillir une balustrade en pierre en parfaite continuité avec l'existant.

La prouesse technique ne s'arrête pas là. Pour s'adapter aux contraintes du terrain, le sol de l'extension descend par paliers successifs jusqu'à rejoindre le niveau extérieur. Quant à la toiture-terrasse à double pente, elle a été recouverte d'une membrane PVC blanche réfléchissante – solution ingénieuse pour garantir un confort thermique optimal pendant les mois d'été.

« Un des défis majeurs consistait à reproduire des éléments de modénature que l'on ne fabrique plus aujourd'hui », poursuit l'architecte. « Impossible de trouver des moulures identiques ou des pierres taillées similaires. Il a fallu réinventer, adapter, tout en préservant l'harmonie d'ensemble. »

L'excellence artisanale au service du projet

Ce pari architectural n'aurait pu être tenu sans l'intervention d'artisans d'exception. La SARL Dallemagne a réalisé un travail de plâtrerie remarquable, développant des solutions sur mesure pour s'adapter parfaitement aux irrégularités de l'ancien. La SARL Esteves Façades, quant à elle, a reproduit les enduits extérieurs avec une précision confondante, allant jusqu'à traiter le pignon de la résidence voisine qui était resté brut depuis sa construction – une attention au détail qui illustre la dimension collaborative et respectueuse du projet.

À l'intérieur, rien ne trahit la transition entre l'ancien et le nouveau. Les propriétaires ont fait le choix de la continuité : même parquet en pin massif, mêmes modèles de radiateurs, carrelages identiques. Dans la salle de bains nouvellement créée, le bois s'invite avec élégance, tant au sol que dans la claustration verticale qui filtre la lumière tout en préservant l'intimité. Le regard s'arrête sur cette vasque en céramique blanche, posée comme un objet sculptural sur un plan en bois clair.

« Nous avons souhaité que l'extension nous ressemble tout en respectant l'âme de la maison », confie le propriétaire. « Chaque matin, quand la lumière entre par les fenêtres cintrées, j'oublie que cette partie n'a pas toujours existé. C'est peut-être là notre plus grande satisfaction. »

Une transition douce vers le jardin

L'un des aspects les plus réussis du projet réside dans la façon dont l'extension recrée le lien avec le jardin. L'ajout d'une terrasse en bois prolonge naturellement l'espace de vie vers l'extérieur, tandis que les larges baies vitrées cadrent les vues sur l'olivier centenaire et la piscine.

La comparaison des photos avant/après témoigne de la métamorphose : ce qui n'était qu'un espace extérieur mal défini est devenu une transition fluide entre le bâti et le végétal. La nouvelle annexe, loin de dénaturer la demeure historique, lui apporte une respiration contemporaine tout en respectant son langage architectural.

Cette métamorphose réussie nous rappelle que le patrimoine n'est pas figé. Il vit, respire et se réinvente, à condition d'être confié à des mains expertes capables de lire ses codes et de les prolonger avec respect. La villa centenaire entame ainsi un nouveau siècle d'existence, enrichie d'une extension qui, paradoxalement, la révèle davantage qu'elle ne la transforme – comme si ce nouvel espace avait toujours été là, patient, attendant simplement d'être révélé.

« L'harmonie entre l'ancien et le nouveau ne s'impose pas, elle se négocie dans les moindres détails », résume l'architecte de MIL-ID. Une philosophie qui pourrait bien servir de boussole à tous ceux qui, comme ici, cherchent à faire dialoguer le patrimoine avec les usages contemporains.

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